Style

Influences

Boudin est la première influence de Monet en l'initiant aux paysages9. Son ami Johan Barthold Jongkind a certainement également influencé ses premières années16. Charles Gleyre lui enseigne par la suite la peinture de manière structurée18. Les membres du groupe des impressionnistes constitué de Pierre-Auguste Renoir, Alfred Sisley et Camille Pissarro s'influencent sans aucun doute mutuellement, comme c'était le cas avec son camarade Frédéric Bazille auparavant178. On sait également, que Claude Monet appréciait le travail d'Eugène Delacroix23. Lors de son voyage à Londres, il va voir les œuvres de Turner et John Constable qui l'ont certainement marqué159. Édouard Manet échange aussi avec Monet lors de son séjour à Argenteuil95. Monet désirait saisir le réel dans « la mobilité de ses lumières changeantes ». Son intérêt se porte sur les effets de lumière qui changent suivant les heures et les saisons. L’évolution de l’industrie donnera à Monet un nouvel essor pour ses paysages, c’est à travers l’urbanisation que le genre se renouvellera. Par exemple, il peint en 1877 La Gare Saint-Lazare. À cette époque, ces lieux étaient considérés comme utiles et sans valeur esthétique. Monet s’exerce à représenter aussi bien des paysages que des portraits. Toutefois il reste dans l’optique de montrer la lumière et de restituer les sensations premières. Pour ce faire, il réfléchit à la mise en scène qui pourrait représenter au mieux la mouvance de la lumière. La répétition du motif n’est qu’un prétexte pour le peintre, l’objet représenté importe bien moins que l’évolution du sujet au cours des heures. Le caractère de Monet n'est pas toujours facile. Il a ainsi une certaine réputation de sauvagerie154, Clemenceau le nomme son « vieux hérisson sinistre193 ». Claude Monet est certes capable d'élans généreux comme de colères brutales, mais il préfère aux positions extrêmes la solution de compromis et d'équilibre. C'est, en somme, un conciliateur, un modéré qui laisse de propos délibéré les attitudes héroïques à d'autres194. Il est un peu ingrat. Ainsi, lors de ses premières participations au salon en 1865 et 1866, Monet ne déclare pas Gleyre comme étant son maître, alors que cela est recommandé. Pourtant le vieil homme, membre du jury en 1866, n'a pas la dent dure et défend le premier27. La principale victime de ce trait de caractère est, sans conteste, Durand-Ruel qui, alors qu'il l'a fait vivre pendant de nombreuses années, se voit souvent concurrencer par d'autres marchands d'art, comme Georges Petit, fin 1885 ou en 1888. Durand-Ruel a beau n'être nullement rancunier et faire mille preuves de dévouement87,173, cela ne l'empêche pas de recevoir un mandat de 75 francs en 1897195. Il aimait la bonne table, ses carnets de recettes ont été publiés en 1989196. Il appréciait en particulier les œufs Orsini197.