biographie

ENFANCE

Caricature de Léon Manchon réalisée en 1858, Art Institute of Chicago. Claude Monet est né le 14 novembre 1840 au 45, rue Laffitte dans le IXe arrondissement de Paris. Il est le second fils d’Adolphe et Louise-Justine Monet, née Aubrée, après Léon Pascal, dit Léon (1836-1917)3. Baptisé sous le nom d'Oscar-Claude à l'église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, au début de l'année 1841, il est appelé « Oscar » par ses parents4. Il aime à dire plus tard qu’il est un vrai Parisien[réf. souhaitée]. Ses parents sont tous deux nés à Paris, tandis que ses grands-parents y étaient déjà installés aux environs de 1800. La famille, grands-parents paternels compris, s’installe au Havre en Normandie vers 1845, l'année de ses cinq ans. Ce déménagement est certainement provoqué par la situation financière précaire dans laquelle se trouve alors Adolphe5. L'influence de la demi-sœur de ce dernier, Marie-Jeanne Lecadre, née Gaillard, épouse et fille de commerçants havrais, y est aussi certainement pour quelque chose6. C'est elle qui, à la suite de la mort de Louise-Justine Monet survenue en 1857, élève Léon et Oscar3. Eugène Boudin, Vue du port de Quimper, v. 1857, musée des beaux-arts de Quimper. Le jeune Oscar n’est pas un élève très appliqué selon ses propres dires, mais il apparaît dans les annales du collège havrais situé rue de la Mailleraye, qu’il fréquente à partir du 1er avril 1851 comme « une excellente nature très sympathique à ses condisciples ». De manière précoce, il développe un goût pour le dessin et il suit avec intérêt le cours d’Ochard, un ancien élève de David. Ses premiers dessins sont des « portraits-charges » de personnages (professeurs, hommes politiques) dont Monet « enguirlande la marge de ses livres... en déformant le plus possible la face ou le profil de ses maîtres » selon ses propres termes7. Il fait déjà des croquis de bateau et des paysages en « plein air » sur le motif7. Le 28 janvier 1857, sa mère meurt et il abandonne ses études. Sa tante Jeanne Lecadre (1790-1870), qui peint elle-même à ses heures perdues, l’accueille et l’encourage à continuer le dessin. Face au succès rencontré par ses caricatures, il décide d'y apposer la signature « O. Monet » et de les vendre chez un papetier-encadreur, du nom de Gravier, ancien associé d'Eugène Boudin qui lui confie le négoce de certaines de ses toiles8. C’est là que Claude Monet va faire sa connaissance, vraisemblablement début 1858, rencontre déterminante pour sa carrière artistique : « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois »9. Monet commence à peindre ses premières toiles de paysage à l'été 1858. Il en présente deux à l'exposition municipale des Beaux-Arts de la ville du Havre qui se déroule durant les mois d'août et de septembre de la même année. Ces deux toiles, fortement influencées par la technique de Boudin, sont acceptées et présentées sous le titre unique : Paysage. Vallée de Rouelles10. Devant ce succès, Boudin conseille à son jeune comparse de quitter Le Havre pour Paris dans le but d'y suivre des cours et d'y rencontrer d'autres artistes9.